08 novembre 2006

Premier Olympia... et quelle première fois !


Paris: 20h00 hier soir... devant l'Olympia
Salle mythique. Un froid glacial (3/4 °C)
Le public était déjà là, massé à l'entrée...
Eclairé par les lettres de néon rouge:

Et j'étais là... un peu étonné, en train de
réaliser que j'étais là d'ailleurs...
Et pas ailleurs... et que ce parcours du
combattant était terminé.
Je n'avais plus qu'à montrer le précieux
sésame de couleur mauve au videur
chauve et je pourrais pénétrer dans ce lieu
chargé d'histoire.
Pour cette occasion, j'étais en compagnie de
mon ami Jean-Michel (le prénom a
été modifié pour des raisons de confidentialité:
il se reconnaîtra).
Il faut préciser que, le pauvre, il a été courageux
de m'accompagner sur ce coup-là: j'avais un peu
peur qu'il n'aime pas plus que ça...
Nous nous sommes retrouvés donc au 4 ème rang
(carré d'Or) devant la scène, en plein milieu.
Je précise que le concert, unique en France, était
sold-out et l'Olympia était plein donc.
Sauf deux places situées à ma gauche: ils ont dû
être bloqués sur la route...
Le public était assez éclectique, jeunes, moins jeunes,
hommes, femmes mais tous et toutes réunis ce soir-là
pour voir Antony sur scène.
Après une entrée en matière un peu longuette: un
discours fleuve de feu Martin Luther King, les musiciens
sont entrés sur scène (piano, guitare électro accoustique,
basse, violon, violoncelle, clarinette, batterie et accordéon)
Sur la droite de la scène au fond: deux caméras.
Sur la gauche de la scène: une régie complète destinée à
gérer j'en déduis, les caméras et les effets projetés sur
un gigantesque écran situé au fond de la scène.
Une fois l'obscurité rendue à la salle silencieuse: une porte
s'ouvre faisant apparaître un défilé de 13 mannequins
transexuelles, de tous âges, de tous styles (certaines aux
tenues extravagantes de Drag Queen), choisis par le Maître
pour leur beauté, leur caractère et leur incarnation de la
nuit New Yorkaise...
Elles occupent alors le premier rang et vont, les unes après
les autres, se relayer sur scène au fil des chansons
interprétées par le groupe, tournant inlassablement sur un
plateau, leurs visages filmés et mis en scène par le cinéaste
(de l'avant-garde new yorkaise) Charles Atlas.
Le résultat est troublant et les images superposées aux
chansons sont magnifiques: le metteur en scène et ami
d'Antony, parvient à semer le doute dans l'esprit des
spectateurs interdits: "s'agit-il réellement d'hommes ?"
ou devrais-je dire... "s'agit-il réellement de femmes ?"
Même les visages les plus masculins (et là les corps ne trompent
pas) sont réellement mis en valeur par des jeux de lumière et
de travail des lignes du visage au moyen de retouches
et d'effets réalisés par ordinateur.
Vous l'avez compris: le spectacle est partout sur la scène,
les musiciens observent les moindres mouvements du Maître
et exécutent les pièces musicales avec une précision et
un toucher remarquables, tandis qu'Antony, colosse "improbable"
agite son corps de mouvements saccadés et cathartiques, qui ne
sont pas sans rappeler ceux de Joe Cocker (comme me le
faisait remarquer à juste titre Jean-Michel).
Le terme "impressionnant" est tout à fait approprié pour décrire
le sentiment que l'on éprouve à l'écoute de cet artiste.
Sa voix est inclassable tout comme sa musique d'ailleurs.
Il fait preuve d'une précision, d'une finesse, d'une sensibilité rares.
Sa téssiture de voix est tout simplement étonnante. Il parvient
à colorer sa voix par une maîtrise vocale époustouflante, le visage
crispé, la bouche déformée pour offrir la note, le son le plus juste à
son auditoire... Revisitant par l'orchestration ou l'interprétation la
plupart des morceaux que l'on connaît de lui, il me semble que nous
avons eu en prime certains morceaux inédits (4 ou 5 à mon sens).
L'émotion était à son comble dans la salle à l'écoute de pièces comme
"I fell in love with a dead boy" ou "Hope there's someone"...
Le public conquis, acquis ne s'y est pas trompé et frappait de plus
en plus fort dans les mains à l'issue de chaque chanson.
Le final: entouré de ses musiciens et de sa troupe de mannequins,
Antony a clos magnifiquement cet étonnant spectacle par "You are
my Sister" (chanté sur son dernier album, en duo, avec Boy George)

L'Olympia debout, lui a rendu un vibrant hommage ainsi qu'à toute sa
troupe.
Visiblement trés ému, Antony est revenu à plusieurs reprises
aux côté de Charles Atlas pour saluer le public qui ne parvenait pas à
s'arrêter d'applaudir.
Il nous a expliqué que c'était le premier rappel de la tournée,
déclenchant un tonnerre d'applaudissements encore plus important.
Conscient de l'attente du public, il s'est tout de même résigné
à revenir sur scène pour interprêter un dernier morceau et clore la
soirée par un "Bonne Nuit !" et un sourire ravi.
La "Diva" a réussi son Paris.

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